La construction de centres de données au Royaume-Uni est en pleine mutation. Une récente enquête menée auprès de 3 000 cadres du secteur révèle un consensus sur la complexité excessive des procédures d’autorisation actuelles, freinant considérablement le développement de ces infrastructures.

Le rapport « Alimenter l’avenir » du cabinet de conseil Business Critical Solutions (BCS) souligne que le gouvernement britannique envisage d’intégrer le développement des grands centres de données dans la catégorie des « projets d’infrastructure nationaux majeurs » (NSIPs). Cela signifie que l’approbation des projets serait désormais du ressort du gouvernement central, et non plus des autorités locales.

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Source : Image générée par IA, Midjourney.

Lors de précédents changements de politique, le gouvernement travailliste britannique avait déjà redéfini les centres de données comme des infrastructures nationales critiques (CNI), permettant aux développeurs de contourner plus facilement les oppositions locales. Cependant, si les centres de données sont classés comme NSIPs, les promoteurs pourront directement demander des permis de construire à l’Inspection des projets nationaux (PINS). Les autorités locales n’auraient alors qu’un rôle consultatif, la décision finale revenant au ministre compétent.

Le rapport du BCS indique que 92 % des personnes interrogées souhaitent une révision du Cadre national de planification (NPPF) pour accélérer la construction des centres de données. Bien que ce changement de politique puisse stimuler la croissance économique, les résidents à proximité des sites potentiels pourraient perdre leur droit de s’opposer à ces grands projets.

En outre, le rapport souligne d’autres défis, notamment l’insuffisance de l’approvisionnement électrique, les questions environnementales et de durabilité, et la pénurie de talents techniques. 90 % des personnes interrogées considèrent l’approvisionnement électrique comme le principal obstacle à la construction de nouveaux centres de données.

Le Royaume-Uni est actuellement le troisième pays au monde en termes de nombre de centres de données, principalement concentrés à Londres et le long de l’autoroute M4. La forte demande énergétique dans ces régions entraîne des retards ou des arrêts de projets en raison d’une capacité électrique insuffisante. James Hart, PDG de BCS, souligne que le gouvernement et les régulateurs énergétiques doivent relever le défi énergétique, en modernisant le réseau national pour répondre à la demande croissante des centres de données.

Par ailleurs, l’impact environnemental des centres de données est de plus en plus préoccupant. Même si les opérateurs recourent aux énergies renouvelables et améliorent l’efficacité énergétique, ces mesures ne compensent pas entièrement leur empreinte écologique. Avec la demande croissante de talents techniques, une baisse de l’offre de personnel qualifié est prévue d’ici 2025.

Le gouvernement britannique espère accélérer la construction de centres de données pour stimuler la reprise économique et faciliter l’afflux de talents dans le secteur technologique.

Points clés :

🌐 92 % des professionnels des centres de données souhaitent une réforme de la politique de planification britannique pour accélérer les procédures d’approbation.

⚡ La construction de centres de données est fortement limitée par l’insuffisance de l’approvisionnement électrique ; 90 % des personnes interrogées considèrent ce problème comme le principal obstacle.

🏗️ Le gouvernement prévoit d’intégrer les grands centres de données dans la catégorie des projets d’infrastructure nationaux majeurs, afin d’améliorer l’efficacité des procédures d’approbation et de réduire l’influence des oppositions locales.